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N°6 _ Contre les flics en blouse blanche, pas de repos pour les collabos !

mardi, juillet 4th, 2017

(Lannion, Côtes-d’Armor)

Dans la nuit de mardi à mercredi, le cabinet de radiologie de la polyclinique de Trégor a été pris pour cible : des vitres ont été brisées et la façade taguées d’un « Bonfils collabo ».

Cette action visait particulièrement Remy Bonfils, médecin légiste et radiologue connu pour pratiquer des tests osseux au service de l’état. Cette action cherche à mettre en lumière les actes de ces flics en blouse blanche, acteurEs trop souvent oublié.e.s, de la repression.

Ces tests, aussi intrusifs qu’humiliants, comportent des radios pour étudier la calcification des os du poignet ainsi que des examens approfondis du corps (palpation des seins, prise du poids, de la taille, examen de la dentition et de la pilosité, …).et servent à expulser et enfermer celleux qui sont considérés comme majeur.

Parce que les medecins sont au service des technologies du contrôle et de la surveillance. Parce qu’ielles servent l’état et ses logiques sécuritaires. Parce que sous couvert d’éthique, leur déontologie leur permet de se déresponsabilisé de leurs actes. Parce qu’iels cherchent à faire rentrer nos corps dans des normes sociales et morales en particulier en ce qui concerne le corps des femmes et la reproduction. Parce qu’ielles cherchent à étouffer nos « déviances » à coups de cachetons et de diagnostiques. Parce qu’ielles travaillent main dans la main avec les entreprises pharmaceutiques et tous les acteurs des projets mortifères sur des humains et non-humains (recherche adn, génétique, biotechnologie, …) et cherchent à faire rentrer toujours plus de technologies dans nos vies et dans nos corps.

Parce qu’iels pensent savoir ce qui est bon pour nous.

Iels ne sont pas neutres, iels sont responsables et sont nos ennemis, le silence de la pacification a assez duré.

Attaquons les partout, elleux et les entreprises où ielles travaillent.

Par ces actes nous exprimons aussi notre solidarité avec les personnes qui font le choix de la critique par l’attaque.

Solidarité et couRAGE aux compagnon.e.s qui ont mené l’offenssive, sans médiation contre les rouages matériels du contrôle des personnes avec ou sans papiers. Ielles sont aujourd’hui accusées de plusieurs attaques (notamment) contre la construction d’un centre de retention à Bruxelles et contre le monde qui les produit.

N’attendons pas demain pour mordre la main de celleux qui s’érigent en maitre et expert. Déchainons nos corps et nos envies.

Quelques joyeuses enragées contre le monde et son monde

Indy Nantes, 23 décembre 2016

N°6 _ Les « tas » d’urgences

mardi, juillet 4th, 2017

Je veux choisir les moments où je suis attrapable. Mon téléphone était devenu au fil des mois la caisse de résonance de paniques que je ne pouvais pas apaiser, de tempêtes qui m’aspiraient avant que j’ai eu le temps de dire « ouf », ni de me demander ce que j’étais en mesure de recevoir (ou non). Ce que vivait une proche faisait angoisses. Peur qu’elle ne disparaisse ou ne meure (sans l’avoir choisi) entre les mains d’un énième connard. Était-ce encore si rassurant de la savoir vivante? J’ai cessé de suivre en direct (et par l’intermédiaire d’autres) des situations sur lesquelles je n’avais pas de prise. Je ne pouvais rien empêcher. D’autres formes de présences ont pris le relais, davantage interrogées, consenties et ponctuelles. La boule d’angoisse, de colère et de questions est restée. Il m’a fallu inventer des en-dehors où relâcher/décharger cette tension. Moi aussi j’étais partie loin.

« Si tout va bien pourquoi pas vous? » Malgré les (bonnes) raisons de ne pas pouvoir ni vouloir s’insérer dans ce monde anxiogène, une cohorte de b(l)ouses blanches et charognes de tous poils tentent de nous faire porter la responsabilité de nos mal-êtres et « dysfonctionnements ». Mais ça voudrait dire quoi « être adapté -es » à part anesthésier sa sensibilité (le fait de vivre entassé -es en métropole n’arrange rien) ; planquer ses zones de fragilité pour avoir l’air fort ou normale (gare à l’hôpital psy si t’ arrives plus à donner le change) ; amputer sa personnalité pour correspondre à des normes sociales et rôles prémâchés (citoyen -ne, travailleur -euse, daron -ne…).

Il n’y a rien d’étonnant ou de honteux à ce que ça « craque » si souvent dans nos tronches. Quand t’es dans ces moments-là et que la vie d’un-e proche est menacée, difficile de s’extraire des temporalités et du rythme imposés par l’urgence. Il me semble que c’est nécessaire, autant pour éviter de projeter sur l’autre nos propres angoisses, blocages, mécanismes de protection (et inversement) que pour identifier et limiter l’influence de réflexes conditionnés, de réactions épidermiques et/ou de fragments de construction genrée. En tant que femmes (et parfois mères) le patriarcat assigne aux meufs un rôle de « spécialistes » du soin vis-à-vis de l’entourage. Une injonction sociale tellement forte que dans bien des situations la possibilité de faire autre chose n’existe pas. Ah… Les figures de Femme ou de Mère, fortes et courageuses, si valorisées lorsqu’elles se sacrifient ! (T’en as vu beaucoup des types se sentir mal de ne pas être suffisamment présents, toi?). Si l’on ne prends pas le temps de souffler ni de cerner nos enjeux comment être clair-es (et dans une forme de « justesse ») par rapport à notre disponibilité? (1) Le fait de poser des limites à la présence, au soutien qu’on peut apporter (quitte à décider de ne pas les respecter, ou de les cramer carrément) te semble potentiellement froid, dur ou tissé d’indifférence. Dans bien des cas c’est pourtant ce qui permet d’être là dans la durée, et de ne pas foncer tête baissée en reproduisant tout un tas de schémas autoritaires qui tendent à déposséder l’autre de ce qui lui arrive et des moyens d’y faire face. ( l’entourage considère souvent que la personne « en crise » n’est plus en mesure de savoir ce qui est bon pour lui ou pour elle, et balaye ainsi la question de son consentement et de son intimité).

Les questions posées par ces situations de « craquage » émotionnels et/ou psychiques sont liées étroitement à la manière dont on conçoit, tisse et alimente nos relations, jour après jour. Si par temps calme on rend présent ce qui fait souffrances, une (partie de) ce qui nous (é)meut, si l’on partage quelques uns des sentiments et réflexions foutraques qui se cachent derrière nos « ça va » de surface, ça devient plus simple de se comprendre quand tout déborde. Si personne ne peut répondre à tous les besoins ou toutes les envies de l’autre, ni le ou la « sauver », quelles distances, quelles intensités qui ne soient pas fusionnelles, exclusives ou basées sur une (prétendue) disponibilité permanente ? Hors des relations « amoureuses »  (ou de couple), quels espaces crée t-on pour déposer une partie de nos carapaces, approfondir certaines relations, se toucher vraiment ? Si l’on admettait enfin que l’on est pas (seulement) des guerrier -res en titane, ça ferait de la place pour se demander comment s’accompagner (y compris) dans ces moment-là, de parler de nos rapports à la folie (à l’institution psychiatrique, aux médicaments, à la famille qui souvent représente une menace supplémentaire…), d’ inventer des stratégies pour s’assurer du consentement de chacun-e quand tout s’accélère, ou que la parole fait défaut (2)…

J’ai abordé jusque-là les choses par un angle très spécifique. L’impression de courir derrière des événements qu’on ne maîtrise pas ou peu, d’être ballotté -es de toutes parts et de n’avoir que peu de temps « libéré » de contraintes (familiales, professionnelles ou liées à la survie….) semble occuper une place énorme dans le quotidien de la plupart des gens -tes que je croise. Lorsqu’elles ne sont pas balayées par un sentiment d’urgence qui traverse tellement de situations qu’il cesse d’être une question strictement individuelle pour devenir quelque chose de plus structurel, un phénomène qui pèse et pourrait empêcher (entre autres) la révolte. Quand t’as le nez sur le guidon, c’est pas le moment où tu es le-la plus lucide pour réfléchir à ce qui se trame… « En avant! En avant! » mais pourquoi et pour aller où ? De quelle manière et pour y faire quoi? Eh toi, est-ce qu’il y a des compagnon -nes de route (3) pour te toucher, t’accompagner, t’aider à faire le tri (et parfois te ramener au sol) quand un tourbillon te tombe sur le coin du nez ?

Un tag de 68 lançait « on s’arrête on réfléchit ! ». Alors que relations et emplois du temps se vivent de plus en plus souvent en « flux tendus » (jamais complètement dans tes baskets, le regard tourné vers le rencard suivant) la proposition me semble encore pertinente. Ouvrir des respirations, des espaces vacants ou de solitude dans ses journées, comme autant d’occasions de prendre du recul vis-à-vis de ce qui nous brasse, d’affiner idées et perspectives, a souvent une allure de défi. Il se pourrait que ce soit un premier pas pour se positionner en tant qu’individu et rompre avec le sentiment d’écrasement liés à la répression, à la multiplication des projets du pouvoir, aux situations de « craquage »… Cela me fait sens et envie de dégager cette disponibilité -là, dans l’absolu et pour les fois où je décide d’être là pour un-e aimé-e, quand je décide de galoper au rythme de mes colères, celles qui me donnent de la prise sur ce qui m’entoure au lieu de me déposséder, et me sentir un peu plus vivante. Et si « prendre-soin » c’était aussi sortir de ce présent permanent, nourrir projets, imaginaires et perspectives de luttes qui inventent leurs propres temporalités?

Il reste encore beaucoup à tenter.

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Notes:

(1) Il n’y a pas de « super-héroïne » désintéressé-e, et c’est très bien !

(2) Et pour revenir à la répartition genrée des rôles c’est bien joli d’être capable de parler de sujets techniques ou de politique pendant des heures mais si tu esquives dès qu’il s’agit d’intime, de faire gaffe à tes amis garçons ça a quel sens ?

(3) Tu l’as sans doute compris, nous appellons compagnon-nes les (rares) individus avec qui nous partageons des bouts d’affinité, de projets de lutte mais aussi une connaissance réciproque (qui s’approfondit sans cesse) et du prendre soin. Plutôt compagnon-nes que collègues!

N°6 _ Une question de regard(s)

mardi, juillet 4th, 2017

Les yeux grands ouverts, la plupart du temps.

Le regard saisit tout un tas de faits se déroulant dans l’environnement proche, et au-delà.

Lecture des informations. Telle ordure envisage de pondre une énième loi dégueulasse, telle autre fait une déclaration sur les projets de son entreprise de merde. La mémoire retient leurs noms et ce à quoi ils-elles œuvrent, les classant dans la catégorie « nuisibles ».

Encore embrumé par le sommeil, déjà agressé par les premiers bruits de moteurs passant dans la rue. Premiers pas dehors : les yeux sont heurtés par tous ces panneaux électoraux aux quatre coins du quartier. Des tronches de crapules sont venues remplacer celles arrachées la veille. Elles disent : « la France en marche, apaisée, en ordre, ensemble, forte, tranquille, insoumise…». Vomi.

Je passe mon chemin, lassé, et me promets de repasser plus tard, un peu plus éveillé.

Alerté par les cris aux alentours : « Tu avances maintenant sinon on rentre à la maison ! Tu veux une fessée?! ». Je connais bien cette scène, et mon ouïe s’y est -presque- habituée. Hier c’était une personne aboyant sur un chien tenu en laisse, avant-hier c’était un type mettant la pression sur une meuf qu’il considère comme « la sienne ». Avant un-e autre adulte exerçant son pouvoir sur un-e autre gamin-e. Ailleurs ces keufs contrôlant des personnes posées dans un square.

Mon regard n’est pas toujours acéré alors, et lorsqu’il l’est, je cherche à marquer une hostilité envers la personne dominante, à lui signifier qu’elle fait de la merde. Qu’avec moi il n’y aura aucune « solidarité » entre mecs ou entre adultes. A la personne sur qui la domination (adulte, patriarcale, étatique…) tente de s’exercer, un signe qu’il y a de l’attention à ce qui est en train de se passer, qu’elle n’est pas seule face à la personne qui l’oppresse, que cela ne fait pas indifférence, qu’il y a possiblement moyen d’intervenir d’une manière qui le fasse pour elle. Et c’est encore mieux lorsque des mots viennent accompagner le regard.

Tout est fait pour que l’attention ne se fixe pas. Qu’il y ait toujours plus urgent à faire que s’arrêter et réfléchir, voir agir : un bus à attraper en vitesse, le magasin qui va bientôt fermer, un rendez-vous à Pôle emploi, ou au taf, des flics qui t’ordonnent de « circuler », parce qu’il n’y a « rien à voir », et des connards de mecs qui te disent : « T’as un problème ? bouges de là ! » quand ils embrouillent une meuf.

Même le regard le plus affûté ne fait pas tout. On peut observer et lire tout un tas de choses qui nous renseignent sur l’état lamentable du monde et la reproduction quotidienne des relations sociales existantes, en apprendre plus sur leur fonctionnement, leur mécanique apparemment si bien huilée, ceux qui en sont responsables à différents niveaux, et… Et ne rien en faire, car noyé-es sous une masse trop importante de faits indigestes, qui ne fait que creuser un peu plus nos rides, blanchir nos cheveux, fatiguer nos esprits, nous assombrir à petit feu. Et sentir la peur nous imposer ses limites, et voir ces limites comme étant indépassables.

A ce stade, la résignation risque d’étouffer la révolte intérieure, le cynisme menace de remplacer la colère, la réflexion pourrait s’émousser et laisser la place à une monotone et solitaire rumination, à avaler son dégoût plutôt que de le cracher à la gueule des affreux-ses.

Si je parle tant du regard, c’est aussi parce que ma peau ne subit pas directement les coups de la domination, ou très rarement. Exceptés peut-être les questions inquisitrices des flics sociaux RSA, et celles des flics tout court lors de gardes-à-vue. Je ne dois pas affronter les regards, les coups et remarques racistes et/ou sexistes dans la rue, au travail, ni dans la cage d’un foyer. Je ne suis que très rarement (pour l’instant) soumis au bon vouloir d’un patron. Je ne suis plus en butte aux remarques des profs sur mon manque d’efforts en classe, ni à celles de mes parents pour finir mes devoirs de math. Mon estomac n’est plus pris de cette anxiété propre aux longues journées cloîtré dans les casernes soft de l’Éducation Nationale. Il est maintenant rongé par d’autres anxiétés.

Le temps que je dégage par ma modeste résistance au travail est un temps que je passe à lire, à voir, à réfléchir et à réagir à ce qui m’entoure (et me pénètre en partie, malgré la carapace façonnée au fil des ans).

Les réelles bouffées d’air sont rares, vite rattrapées par l’atmosphère étouffante de cette époque qui voudrait même annihiler notre capacité à imaginer, à rêver d’autre chose. Parfois on ne veut même plus voir, on veut fuir, chercher un horizon en pensant que là-bas c’est beau. Mais là-bas il y a un autre tractopelle, une autre ligne THT, une autre marée de pétrole brut, une autre frontière. Ce monde est dessiné par des gens de pouvoir. Ils nous imposent son image, ils nous veulent stupéfait-es devant le tableau des horreurs, comme pétrifié-es.

Mais nous pouvons choisir en partie ce vers quoi nous orientons notre regard. Ne pas juste voir l’inertie ambiante, voir ce qui continue de bouger. Ne pas juste voir la prison, mais aussi les évasions et les mutineries. Ne pas juste voir l’adulte qui voudrait dresser un-e gamin-e, voir le regard pétillant d’insoumission de celui-cette-ci. Ne pas juste voir la répression, mais faire en sorte qu’elle ne puisse pas tout empêcher. Ne pas juste voir le mur et l’impasse, chercher la brèche et la voie de passage. Ne pas juste voir la fin d’une lutte, mais le bout de chemin qu’elle a ouvert, voir la révolte qui continue ailleurs.

Il y a une grande différence entre voir et regarder. Allons regarder, à la recherche de nouvelles possibilités.

Il y a tout un tas de choses très utiles au pouvoir, qui ne sont pas tant cachées, mais qui sont censées rester inaperçues : elles sont là et puis c’est tout. Là, il y a une trappe ; dans cette trappe des fils qui courent sous le trottoir, le long de la voie de chemin de fer, qui courent en haut de ce poteau, qui courent depuis ce transfo, jusqu’à ce big data. Qu’y a t-il dans ce big data, en haut de ce poteau, dans cette boite beige en plastique, derrière cette grille et ce bâtiment en verre ? Qu’y a t-il sur ce parking ? A quoi sert tout ça ? Qui entretient tout ça ?

Là, ça a l’air calme maintenant, pas de passant-es, pas de bruit de moteur à proximité, pas de reflets de phares, juste la complicité dans tes yeux. C’est bon, tu ne vois rien venir ? C’est l’espace à saisir, hop !

« Merde, tu as l’air épuisé ce matin ! »…

N°6 _ Belles brèves du printemps

lundi, juillet 3rd, 2017

Coup de chaud sur le parking ENEDIS. Dans la nuit du 29 au 30 mai à Grenoble, une douzaine de véhicules de l’entreprise Enedis (ex-ERDF) sont volontairement incendiés. Des compteurs-espions Linky aux lignes THT pour diffuser l’énergie nucléaire mortifère, les raisons d’attaquer ces crapules sont nombreuses.

Demain, ‘y a pas école ! Quand les profs ne sont pas malades, il faut bien trouver d’autres trucs pour esquiver les cours. Le 12 mai, un car de ramassage scolaire est entièrement calciné à Toulouse. Le 31 mai à Plan d’Orgon (Bouches-du-Rhône), 13 des 18 bus de ramassage scolaire sont vandalisés : pneus crevés et durites sectionnées.

Bleu nuit ou kaki, les uniformes n’ont pas que des amis… Deux fois dans la même semaine de la fin mai à Corbeil-Essonne, des patrouilles de l’État se sont mangé une pluie de pierres : d’abord les flics, et quelques jours plus tard une voiture de l’opération Sentinelle. A Vitry-sur-Seine, suite à une intervention policière pour stopper des ouvertures sauvages de bouches à incendie dans un quartier, les flics ont récolté une hostilité intense : affrontements jours et nuits, patrouilles attaquées, molotovs lancés dans la cour du commissariat deux jours de suite.

Couper la chique aux politicien-nes. Début mai, le débat entre les deux finalistes de la farce présidentielle n’est pas passé partout. Dans le Morbihan, un câble de fibre optique Orange a été sectionné, stoppant les flux internet, téléphoniques et télévisuels sur plusieurs communes. Le 21 avril, juste avant le premier tour, un local de matériel proche des locaux de la chaîne France3 est incendié à Vanves (Hauts-de-Seine), perturbant les liaisons entre la régie et le plateau de télé, annulant la retransmission de plusieurs JT. Ah ! On respire mieux !

Nuit étoilée. Le 14 mai dernier, un local de la société de construction Eiffage est pris pour cible rue Camille Flammarion à Marseille. Selon un communiqué sorti sur internet, ses vitres ont été brisées et sa façade recouverte de tags : »Smartseille, caméras… parc à bourges ! Crève votre monde aseptisé ! » et « Plutôt vandales que résignés ».

La politique sous la critique du pavé (ou du marteau, ou du briquet…). Les périodes électorales ne riment pas forcément avec soumission, mais peuvent aussi inspirer quelques attaques bien senties. En voici quelques exemples pris «au tas», et loin d’être exhaustifs: à Douarnenez, le local de la République en Marche est défoncé dans la nuit du 27 au 28 mai; à Toulouse, un véhicule de campagne d’En Marche est incendié dans la nuit du 1er juin; à St-Brieuc, la vitrine de la permanence En Marche est défoncée dans la nuit du 25 au 26 mai; à Cherbourg, une vitrine de la permanence FN (déjà attaquée par le passé à la peinture, tags, projectiles, affiches…) est cassée le 19 mai; le 18 mai à Tours, la permanence LR est attaquée, sa vitrine est criblée d’impacts; à Besançon le 1er mai, la vitrine de la permanence LR est pétée à la barre de fer; à Amboise le 29 avril, la permanence d’un candidat-patron étiqueté à droite est fracturée avec une poubelle; à Grenoble le 28 avril, la permanence UDI-LR pétée et taguée; enfin à Orvault le 25 avril, la permanence du FN est attaquée au cocktail molotov.

Vinci dégage, Vinci brûle ! Le 17 mai à Feytiat (banlieue de Limoges), un incendie volontaire ravage des locaux de la compagnie Vinci, déjà visée en septembre dernier, lorsque trois véhicules de chantier étaient partis en fumée au même endroit, et aussi en janvier 2016 quand pas moins de sept camions d’Eurovia (filiale de Vinci) avaient été cramés à côté de Limoges.

Le capitalisme vert mange la poussière. Le 20 mai dernier à Grandfontaine-sur-Creuse (Doubs), une personne coupe les câbles qui soutiennent un mât de 100 mètres destiné à mesurer le vent en vue de l’installation d’un parc d’hélices éoliennes.

Crever les yeux de l’État. Une caméra de surveillance récemment installée à Aulnay-sous-Bois après le viol de Théo par les flics, ne fait pas l’unanimité. Par deux fois à la fin du mois de mai, des inconnus se sont attaqués à elle en sciant le poteau qui la porte, des affrontements accueillant l’arrivée des keufs sur place. La même méthode a été simultanément testée avec succès à Epinay (Seine-saint-Denis). A Reims, début juin, deux des caméras du quartier Orgeval sont détruites à coup de marteau.

Murs bavards… les murs de la cathédrale St Jean (Besançon) étaient moins tristes qu’à l’ordinaire mi-juin « Nos vies, nos corps nous appartiennent » et » à bas la charité, vive la solidarité! »

A l’assaut du centre de rétention (et de ses constructeurs) ! Depuis quelques temps à Bâle (Suisse), les travaux visant à agrandir un centre de rétention ne se passent pas dans l’indifférence. De multiples attaques visent les participants à cette horreur : des locaux de la Douane et de la compagnie ferroviaire (qui participent aux arrestations et aux expulsions) ont été vandalisés, des entreprises impliquées dans la construction (dont des listes ont été publiées) ont vu leurs véhicules être incendiés et sabotés, leurs bureaux attaqués et tagués, des feux ont été déclenchés à l’intérieur même de la zone de chantier, des locaux de partis politiques (tous impliqués dans la gestion des personnes migrantes) ont aussi été visités.