N°6 _ Contre les flics en blouse blanche, pas de repos pour les collabos !

juillet 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

(Lannion, Côtes-d’Armor)

Dans la nuit de mardi à mercredi, le cabinet de radiologie de la polyclinique de Trégor a été pris pour cible : des vitres ont été brisées et la façade taguées d’un « Bonfils collabo ».

Cette action visait particulièrement Remy Bonfils, médecin légiste et radiologue connu pour pratiquer des tests osseux au service de l’état. Cette action cherche à mettre en lumière les actes de ces flics en blouse blanche, acteurEs trop souvent oublié.e.s, de la repression.

Ces tests, aussi intrusifs qu’humiliants, comportent des radios pour étudier la calcification des os du poignet ainsi que des examens approfondis du corps (palpation des seins, prise du poids, de la taille, examen de la dentition et de la pilosité, …).et servent à expulser et enfermer celleux qui sont considérés comme majeur.

Parce que les medecins sont au service des technologies du contrôle et de la surveillance. Parce qu’ielles servent l’état et ses logiques sécuritaires. Parce que sous couvert d’éthique, leur déontologie leur permet de se déresponsabilisé de leurs actes. Parce qu’iels cherchent à faire rentrer nos corps dans des normes sociales et morales en particulier en ce qui concerne le corps des femmes et la reproduction. Parce qu’ielles cherchent à étouffer nos « déviances » à coups de cachetons et de diagnostiques. Parce qu’ielles travaillent main dans la main avec les entreprises pharmaceutiques et tous les acteurs des projets mortifères sur des humains et non-humains (recherche adn, génétique, biotechnologie, …) et cherchent à faire rentrer toujours plus de technologies dans nos vies et dans nos corps.

Parce qu’iels pensent savoir ce qui est bon pour nous.

Iels ne sont pas neutres, iels sont responsables et sont nos ennemis, le silence de la pacification a assez duré.

Attaquons les partout, elleux et les entreprises où ielles travaillent.

Par ces actes nous exprimons aussi notre solidarité avec les personnes qui font le choix de la critique par l’attaque.

Solidarité et couRAGE aux compagnon.e.s qui ont mené l’offenssive, sans médiation contre les rouages matériels du contrôle des personnes avec ou sans papiers. Ielles sont aujourd’hui accusées de plusieurs attaques (notamment) contre la construction d’un centre de retention à Bruxelles et contre le monde qui les produit.

N’attendons pas demain pour mordre la main de celleux qui s’érigent en maitre et expert. Déchainons nos corps et nos envies.

Quelques joyeuses enragées contre le monde et son monde

Indy Nantes, 23 décembre 2016

N°6 _ Les « tas » d’urgences

juillet 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

Je veux choisir les moments où je suis attrapable. Mon téléphone était devenu au fil des mois la caisse de résonance de paniques que je ne pouvais pas apaiser, de tempêtes qui m’aspiraient avant que j’ai eu le temps de dire « ouf », ni de me demander ce que j’étais en mesure de recevoir (ou non). Ce que vivait une proche faisait angoisses. Peur qu’elle ne disparaisse ou ne meure (sans l’avoir choisi) entre les mains d’un énième connard. Était-ce encore si rassurant de la savoir vivante? J’ai cessé de suivre en direct (et par l’intermédiaire d’autres) des situations sur lesquelles je n’avais pas de prise. Je ne pouvais rien empêcher. D’autres formes de présences ont pris le relais, davantage interrogées, consenties et ponctuelles. La boule d’angoisse, de colère et de questions est restée. Il m’a fallu inventer des en-dehors où relâcher/décharger cette tension. Moi aussi j’étais partie loin.

« Si tout va bien pourquoi pas vous? » Malgré les (bonnes) raisons de ne pas pouvoir ni vouloir s’insérer dans ce monde anxiogène, une cohorte de b(l)ouses blanches et charognes de tous poils tentent de nous faire porter la responsabilité de nos mal-êtres et « dysfonctionnements ». Mais ça voudrait dire quoi « être adapté -es » à part anesthésier sa sensibilité (le fait de vivre entassé -es en métropole n’arrange rien) ; planquer ses zones de fragilité pour avoir l’air fort ou normale (gare à l’hôpital psy si t’ arrives plus à donner le change) ; amputer sa personnalité pour correspondre à des normes sociales et rôles prémâchés (citoyen -ne, travailleur -euse, daron -ne…).

Il n’y a rien d’étonnant ou de honteux à ce que ça « craque » si souvent dans nos tronches. Quand t’es dans ces moments-là et que la vie d’un-e proche est menacée, difficile de s’extraire des temporalités et du rythme imposés par l’urgence. Il me semble que c’est nécessaire, autant pour éviter de projeter sur l’autre nos propres angoisses, blocages, mécanismes de protection (et inversement) que pour identifier et limiter l’influence de réflexes conditionnés, de réactions épidermiques et/ou de fragments de construction genrée. En tant que femmes (et parfois mères) le patriarcat assigne aux meufs un rôle de « spécialistes » du soin vis-à-vis de l’entourage. Une injonction sociale tellement forte que dans bien des situations la possibilité de faire autre chose n’existe pas. Ah… Les figures de Femme ou de Mère, fortes et courageuses, si valorisées lorsqu’elles se sacrifient ! (T’en as vu beaucoup des types se sentir mal de ne pas être suffisamment présents, toi?). Si l’on ne prends pas le temps de souffler ni de cerner nos enjeux comment être clair-es (et dans une forme de « justesse ») par rapport à notre disponibilité? (1) Le fait de poser des limites à la présence, au soutien qu’on peut apporter (quitte à décider de ne pas les respecter, ou de les cramer carrément) te semble potentiellement froid, dur ou tissé d’indifférence. Dans bien des cas c’est pourtant ce qui permet d’être là dans la durée, et de ne pas foncer tête baissée en reproduisant tout un tas de schémas autoritaires qui tendent à déposséder l’autre de ce qui lui arrive et des moyens d’y faire face. ( l’entourage considère souvent que la personne « en crise » n’est plus en mesure de savoir ce qui est bon pour lui ou pour elle, et balaye ainsi la question de son consentement et de son intimité).

Les questions posées par ces situations de « craquage » émotionnels et/ou psychiques sont liées étroitement à la manière dont on conçoit, tisse et alimente nos relations, jour après jour. Si par temps calme on rend présent ce qui fait souffrances, une (partie de) ce qui nous (é)meut, si l’on partage quelques uns des sentiments et réflexions foutraques qui se cachent derrière nos « ça va » de surface, ça devient plus simple de se comprendre quand tout déborde. Si personne ne peut répondre à tous les besoins ou toutes les envies de l’autre, ni le ou la « sauver », quelles distances, quelles intensités qui ne soient pas fusionnelles, exclusives ou basées sur une (prétendue) disponibilité permanente ? Hors des relations « amoureuses »  (ou de couple), quels espaces crée t-on pour déposer une partie de nos carapaces, approfondir certaines relations, se toucher vraiment ? Si l’on admettait enfin que l’on est pas (seulement) des guerrier -res en titane, ça ferait de la place pour se demander comment s’accompagner (y compris) dans ces moment-là, de parler de nos rapports à la folie (à l’institution psychiatrique, aux médicaments, à la famille qui souvent représente une menace supplémentaire…), d’ inventer des stratégies pour s’assurer du consentement de chacun-e quand tout s’accélère, ou que la parole fait défaut (2)…

J’ai abordé jusque-là les choses par un angle très spécifique. L’impression de courir derrière des événements qu’on ne maîtrise pas ou peu, d’être ballotté -es de toutes parts et de n’avoir que peu de temps « libéré » de contraintes (familiales, professionnelles ou liées à la survie….) semble occuper une place énorme dans le quotidien de la plupart des gens -tes que je croise. Lorsqu’elles ne sont pas balayées par un sentiment d’urgence qui traverse tellement de situations qu’il cesse d’être une question strictement individuelle pour devenir quelque chose de plus structurel, un phénomène qui pèse et pourrait empêcher (entre autres) la révolte. Quand t’as le nez sur le guidon, c’est pas le moment où tu es le-la plus lucide pour réfléchir à ce qui se trame… « En avant! En avant! » mais pourquoi et pour aller où ? De quelle manière et pour y faire quoi? Eh toi, est-ce qu’il y a des compagnon -nes de route (3) pour te toucher, t’accompagner, t’aider à faire le tri (et parfois te ramener au sol) quand un tourbillon te tombe sur le coin du nez ?

Un tag de 68 lançait « on s’arrête on réfléchit ! ». Alors que relations et emplois du temps se vivent de plus en plus souvent en « flux tendus » (jamais complètement dans tes baskets, le regard tourné vers le rencard suivant) la proposition me semble encore pertinente. Ouvrir des respirations, des espaces vacants ou de solitude dans ses journées, comme autant d’occasions de prendre du recul vis-à-vis de ce qui nous brasse, d’affiner idées et perspectives, a souvent une allure de défi. Il se pourrait que ce soit un premier pas pour se positionner en tant qu’individu et rompre avec le sentiment d’écrasement liés à la répression, à la multiplication des projets du pouvoir, aux situations de « craquage »… Cela me fait sens et envie de dégager cette disponibilité -là, dans l’absolu et pour les fois où je décide d’être là pour un-e aimé-e, quand je décide de galoper au rythme de mes colères, celles qui me donnent de la prise sur ce qui m’entoure au lieu de me déposséder, et me sentir un peu plus vivante. Et si « prendre-soin » c’était aussi sortir de ce présent permanent, nourrir projets, imaginaires et perspectives de luttes qui inventent leurs propres temporalités?

Il reste encore beaucoup à tenter.

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Notes:

(1) Il n’y a pas de « super-héroïne » désintéressé-e, et c’est très bien !

(2) Et pour revenir à la répartition genrée des rôles c’est bien joli d’être capable de parler de sujets techniques ou de politique pendant des heures mais si tu esquives dès qu’il s’agit d’intime, de faire gaffe à tes amis garçons ça a quel sens ?

(3) Tu l’as sans doute compris, nous appellons compagnon-nes les (rares) individus avec qui nous partageons des bouts d’affinité, de projets de lutte mais aussi une connaissance réciproque (qui s’approfondit sans cesse) et du prendre soin. Plutôt compagnon-nes que collègues!

N°6 _ Une question de regard(s)

juillet 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

Les yeux grands ouverts, la plupart du temps.

Le regard saisit tout un tas de faits se déroulant dans l’environnement proche, et au-delà.

Lecture des informations. Telle ordure envisage de pondre une énième loi dégueulasse, telle autre fait une déclaration sur les projets de son entreprise de merde. La mémoire retient leurs noms et ce à quoi ils-elles œuvrent, les classant dans la catégorie « nuisibles ».

Encore embrumé par le sommeil, déjà agressé par les premiers bruits de moteurs passant dans la rue. Premiers pas dehors : les yeux sont heurtés par tous ces panneaux électoraux aux quatre coins du quartier. Des tronches de crapules sont venues remplacer celles arrachées la veille. Elles disent : « la France en marche, apaisée, en ordre, ensemble, forte, tranquille, insoumise…». Vomi.

Je passe mon chemin, lassé, et me promets de repasser plus tard, un peu plus éveillé.

Alerté par les cris aux alentours : « Tu avances maintenant sinon on rentre à la maison ! Tu veux une fessée?! ». Je connais bien cette scène, et mon ouïe s’y est -presque- habituée. Hier c’était une personne aboyant sur un chien tenu en laisse, avant-hier c’était un type mettant la pression sur une meuf qu’il considère comme « la sienne ». Avant un-e autre adulte exerçant son pouvoir sur un-e autre gamin-e. Ailleurs ces keufs contrôlant des personnes posées dans un square.

Mon regard n’est pas toujours acéré alors, et lorsqu’il l’est, je cherche à marquer une hostilité envers la personne dominante, à lui signifier qu’elle fait de la merde. Qu’avec moi il n’y aura aucune « solidarité » entre mecs ou entre adultes. A la personne sur qui la domination (adulte, patriarcale, étatique…) tente de s’exercer, un signe qu’il y a de l’attention à ce qui est en train de se passer, qu’elle n’est pas seule face à la personne qui l’oppresse, que cela ne fait pas indifférence, qu’il y a possiblement moyen d’intervenir d’une manière qui le fasse pour elle. Et c’est encore mieux lorsque des mots viennent accompagner le regard.

Tout est fait pour que l’attention ne se fixe pas. Qu’il y ait toujours plus urgent à faire que s’arrêter et réfléchir, voir agir : un bus à attraper en vitesse, le magasin qui va bientôt fermer, un rendez-vous à Pôle emploi, ou au taf, des flics qui t’ordonnent de « circuler », parce qu’il n’y a « rien à voir », et des connards de mecs qui te disent : « T’as un problème ? bouges de là ! » quand ils embrouillent une meuf.

Même le regard le plus affûté ne fait pas tout. On peut observer et lire tout un tas de choses qui nous renseignent sur l’état lamentable du monde et la reproduction quotidienne des relations sociales existantes, en apprendre plus sur leur fonctionnement, leur mécanique apparemment si bien huilée, ceux qui en sont responsables à différents niveaux, et… Et ne rien en faire, car noyé-es sous une masse trop importante de faits indigestes, qui ne fait que creuser un peu plus nos rides, blanchir nos cheveux, fatiguer nos esprits, nous assombrir à petit feu. Et sentir la peur nous imposer ses limites, et voir ces limites comme étant indépassables.

A ce stade, la résignation risque d’étouffer la révolte intérieure, le cynisme menace de remplacer la colère, la réflexion pourrait s’émousser et laisser la place à une monotone et solitaire rumination, à avaler son dégoût plutôt que de le cracher à la gueule des affreux-ses.

Si je parle tant du regard, c’est aussi parce que ma peau ne subit pas directement les coups de la domination, ou très rarement. Exceptés peut-être les questions inquisitrices des flics sociaux RSA, et celles des flics tout court lors de gardes-à-vue. Je ne dois pas affronter les regards, les coups et remarques racistes et/ou sexistes dans la rue, au travail, ni dans la cage d’un foyer. Je ne suis que très rarement (pour l’instant) soumis au bon vouloir d’un patron. Je ne suis plus en butte aux remarques des profs sur mon manque d’efforts en classe, ni à celles de mes parents pour finir mes devoirs de math. Mon estomac n’est plus pris de cette anxiété propre aux longues journées cloîtré dans les casernes soft de l’Éducation Nationale. Il est maintenant rongé par d’autres anxiétés.

Le temps que je dégage par ma modeste résistance au travail est un temps que je passe à lire, à voir, à réfléchir et à réagir à ce qui m’entoure (et me pénètre en partie, malgré la carapace façonnée au fil des ans).

Les réelles bouffées d’air sont rares, vite rattrapées par l’atmosphère étouffante de cette époque qui voudrait même annihiler notre capacité à imaginer, à rêver d’autre chose. Parfois on ne veut même plus voir, on veut fuir, chercher un horizon en pensant que là-bas c’est beau. Mais là-bas il y a un autre tractopelle, une autre ligne THT, une autre marée de pétrole brut, une autre frontière. Ce monde est dessiné par des gens de pouvoir. Ils nous imposent son image, ils nous veulent stupéfait-es devant le tableau des horreurs, comme pétrifié-es.

Mais nous pouvons choisir en partie ce vers quoi nous orientons notre regard. Ne pas juste voir l’inertie ambiante, voir ce qui continue de bouger. Ne pas juste voir la prison, mais aussi les évasions et les mutineries. Ne pas juste voir l’adulte qui voudrait dresser un-e gamin-e, voir le regard pétillant d’insoumission de celui-cette-ci. Ne pas juste voir la répression, mais faire en sorte qu’elle ne puisse pas tout empêcher. Ne pas juste voir le mur et l’impasse, chercher la brèche et la voie de passage. Ne pas juste voir la fin d’une lutte, mais le bout de chemin qu’elle a ouvert, voir la révolte qui continue ailleurs.

Il y a une grande différence entre voir et regarder. Allons regarder, à la recherche de nouvelles possibilités.

Il y a tout un tas de choses très utiles au pouvoir, qui ne sont pas tant cachées, mais qui sont censées rester inaperçues : elles sont là et puis c’est tout. Là, il y a une trappe ; dans cette trappe des fils qui courent sous le trottoir, le long de la voie de chemin de fer, qui courent en haut de ce poteau, qui courent depuis ce transfo, jusqu’à ce big data. Qu’y a t-il dans ce big data, en haut de ce poteau, dans cette boite beige en plastique, derrière cette grille et ce bâtiment en verre ? Qu’y a t-il sur ce parking ? A quoi sert tout ça ? Qui entretient tout ça ?

Là, ça a l’air calme maintenant, pas de passant-es, pas de bruit de moteur à proximité, pas de reflets de phares, juste la complicité dans tes yeux. C’est bon, tu ne vois rien venir ? C’est l’espace à saisir, hop !

« Merde, tu as l’air épuisé ce matin ! »…

N°6 _ Belles brèves du printemps

juillet 3rd, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

Coup de chaud sur le parking ENEDIS. Dans la nuit du 29 au 30 mai à Grenoble, une douzaine de véhicules de l’entreprise Enedis (ex-ERDF) sont volontairement incendiés. Des compteurs-espions Linky aux lignes THT pour diffuser l’énergie nucléaire mortifère, les raisons d’attaquer ces crapules sont nombreuses.

Demain, ‘y a pas école ! Quand les profs ne sont pas malades, il faut bien trouver d’autres trucs pour esquiver les cours. Le 12 mai, un car de ramassage scolaire est entièrement calciné à Toulouse. Le 31 mai à Plan d’Orgon (Bouches-du-Rhône), 13 des 18 bus de ramassage scolaire sont vandalisés : pneus crevés et durites sectionnées.

Bleu nuit ou kaki, les uniformes n’ont pas que des amis… Deux fois dans la même semaine de la fin mai à Corbeil-Essonne, des patrouilles de l’État se sont mangé une pluie de pierres : d’abord les flics, et quelques jours plus tard une voiture de l’opération Sentinelle. A Vitry-sur-Seine, suite à une intervention policière pour stopper des ouvertures sauvages de bouches à incendie dans un quartier, les flics ont récolté une hostilité intense : affrontements jours et nuits, patrouilles attaquées, molotovs lancés dans la cour du commissariat deux jours de suite.

Couper la chique aux politicien-nes. Début mai, le débat entre les deux finalistes de la farce présidentielle n’est pas passé partout. Dans le Morbihan, un câble de fibre optique Orange a été sectionné, stoppant les flux internet, téléphoniques et télévisuels sur plusieurs communes. Le 21 avril, juste avant le premier tour, un local de matériel proche des locaux de la chaîne France3 est incendié à Vanves (Hauts-de-Seine), perturbant les liaisons entre la régie et le plateau de télé, annulant la retransmission de plusieurs JT. Ah ! On respire mieux !

Nuit étoilée. Le 14 mai dernier, un local de la société de construction Eiffage est pris pour cible rue Camille Flammarion à Marseille. Selon un communiqué sorti sur internet, ses vitres ont été brisées et sa façade recouverte de tags : »Smartseille, caméras… parc à bourges ! Crève votre monde aseptisé ! » et « Plutôt vandales que résignés ».

La politique sous la critique du pavé (ou du marteau, ou du briquet…). Les périodes électorales ne riment pas forcément avec soumission, mais peuvent aussi inspirer quelques attaques bien senties. En voici quelques exemples pris «au tas», et loin d’être exhaustifs: à Douarnenez, le local de la République en Marche est défoncé dans la nuit du 27 au 28 mai; à Toulouse, un véhicule de campagne d’En Marche est incendié dans la nuit du 1er juin; à St-Brieuc, la vitrine de la permanence En Marche est défoncée dans la nuit du 25 au 26 mai; à Cherbourg, une vitrine de la permanence FN (déjà attaquée par le passé à la peinture, tags, projectiles, affiches…) est cassée le 19 mai; le 18 mai à Tours, la permanence LR est attaquée, sa vitrine est criblée d’impacts; à Besançon le 1er mai, la vitrine de la permanence LR est pétée à la barre de fer; à Amboise le 29 avril, la permanence d’un candidat-patron étiqueté à droite est fracturée avec une poubelle; à Grenoble le 28 avril, la permanence UDI-LR pétée et taguée; enfin à Orvault le 25 avril, la permanence du FN est attaquée au cocktail molotov.

Vinci dégage, Vinci brûle ! Le 17 mai à Feytiat (banlieue de Limoges), un incendie volontaire ravage des locaux de la compagnie Vinci, déjà visée en septembre dernier, lorsque trois véhicules de chantier étaient partis en fumée au même endroit, et aussi en janvier 2016 quand pas moins de sept camions d’Eurovia (filiale de Vinci) avaient été cramés à côté de Limoges.

Le capitalisme vert mange la poussière. Le 20 mai dernier à Grandfontaine-sur-Creuse (Doubs), une personne coupe les câbles qui soutiennent un mât de 100 mètres destiné à mesurer le vent en vue de l’installation d’un parc d’hélices éoliennes.

Crever les yeux de l’État. Une caméra de surveillance récemment installée à Aulnay-sous-Bois après le viol de Théo par les flics, ne fait pas l’unanimité. Par deux fois à la fin du mois de mai, des inconnus se sont attaqués à elle en sciant le poteau qui la porte, des affrontements accueillant l’arrivée des keufs sur place. La même méthode a été simultanément testée avec succès à Epinay (Seine-saint-Denis). A Reims, début juin, deux des caméras du quartier Orgeval sont détruites à coup de marteau.

Murs bavards… les murs de la cathédrale St Jean (Besançon) étaient moins tristes qu’à l’ordinaire mi-juin « Nos vies, nos corps nous appartiennent » et » à bas la charité, vive la solidarité! »

A l’assaut du centre de rétention (et de ses constructeurs) ! Depuis quelques temps à Bâle (Suisse), les travaux visant à agrandir un centre de rétention ne se passent pas dans l’indifférence. De multiples attaques visent les participants à cette horreur : des locaux de la Douane et de la compagnie ferroviaire (qui participent aux arrestations et aux expulsions) ont été vandalisés, des entreprises impliquées dans la construction (dont des listes ont été publiées) ont vu leurs véhicules être incendiés et sabotés, leurs bureaux attaqués et tagués, des feux ont été déclenchés à l’intérieur même de la zone de chantier, des locaux de partis politiques (tous impliqués dans la gestion des personnes migrantes) ont aussi été visités.

N°5_ Pdf

mars 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

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Une feuille d’agitation pour mettre en lien des idées  et des gestes qui nous parlent de désirs d’en finir  (et plus vite que ça) avec tous les rapports de domination qui structurent cette société mortifère.

Un outil qui veut se donner le temps de susciter des rencontres et d’approfondir des analyses loin  du rythme frénétique d’internet où, trop souvent, les opinions tournoient sans s’incarner  ni porter à conséquences.

 Du papier pour s’affuter. Du papier pour foutre le feu!

N°5 – Balade sans emploi

mars 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

À celles et ceux qui « rêvent d’éclater un type des assedics »

Ouais, tu parles d’une balade….J’aurais préféré les calanques ou une belle rando dans les montagnes de l’arrière-pays, fuir la ville au moins quelques heures. Après une heure et demi de marche pour aller jusqu’au fin fond du boulevard de la Valbarelle, dans une zone industrielle sordide, j’atterris dans une sorte de préfabriqué pour une heure d’entretien qui s’annonce mortel.

Le seul fait de convoquer des personnes dans ces parages sonne déjà comme une punition. Sur cent personnes convoquées là-bas, un tiers peut-être ne va pas se pointer à la convocation, ne serait-ce qu’à cause du trajet. Les conséquences en sont faciles à deviner..
Quitte à se lever tôt, à être au pied du mont Carpiagne à 9h30, ça donne envie de continuer la marche. Mais, sacredieu, non : il y a 450 euros à sauver. Un RSA.

400 miettes pour le loyer, 400 miettes pour les factures, 400 miettes pour la bouffe, 400 miettes pour tout ce qu’il faut payer, tout ce qui est trop compliqué à voler. Et même volé, c’est pas gratos… Les galérien-nes savent combien la menace de la répression pèse sur leurs illégalismes «de survie» : arrestations, garde-à-vue, jugements, casiers judiciaires, prison… La sombre comptabilité de la marchandise et du manque d’argent. On peut aussi se coltiner un travail pourri pour 100 ou 200 euros de plus, sans compter ce qu’il en coûte de devoir subir les horaires et les ordres d’un patron, et cela est incalculable. Mais quel est le choix dans cette équation merdique entre taf, taule et survie permanente ?

Une heure de marche, normalement ça donne le temps d’imaginer plein de conneries à raconter à son «conseiller d’orientation». Effectivement, malgré le fait qu’il y ait souvent un mois pour se préparer, imaginer une histoire, travailler un personnage, on a souvent mieux à faire, surtout quand on est au chômage et qu’on a plein de temps, à défaut de travailler à temps plein.
Je peaufine donc sur la route mon «personnage spécial rendez-vous insertion» : c’est quelqu’un qui n’a apparemment pas envie de travailler, et qui n’a pas vraiment envie d’expliquer pourquoi, en tout cas pas à une personne payée précisément pour le mettre au travail. Un peu démotivé, ou plutôt jamais motivé. Un peu lent, un peu mou, un peu muet, pas réactif, pas volontaire. Qui doit serrer les dents pour ne pas lâcher un «je n’ai rien à déclarer» comme un réflexe. Pas déprimé non plus : il faut se méfier avec ces gens-là, ils seraient capables de vous coller un-e psy sur le dos. Pas complètement dés-inséré, mais pas inséré non plus. Certainement tire-au-flanc, et assez ouvertement même, mais avec un soupçon de retenue, car d’anonymes bureaucrates peuvent coller la mention «précarité volontaire» sur votre dossier et vous faire rayer des listes. Résister à ce genre d’entretien s’avère être tout un art, jamais apprécié à sa juste valeur. Dans tous les cas, tout est fait pour que vous vous pliiez au jeu, un bien triste jeu : endosser le costume du/de la gagnant-e, qui en veut, qui est prêt-e à donner sa vie pour décrocher un job, montrer patte blanche, qu’importe la grosseur du mensonge qu’il faut débiter de façon crédible. Ou alors en faire des tonnes pour justifier ses «obstacles à la reprise d’activité». On ressort souvent lessivé-es de ces moments faits d’hypocrisie et de faux-semblants, avec l’envie urgente d’ôter ce masque hideux, de prendre une douche. Ouf ! Vite passer à autre chose.

Le rendez-vous, quel qu’il soit, où que ce soit, durera à peu près une heure, je le sais d’avance. Une heure d’humiliation scolaire. Quelques questions, quelques informations tapées sur un ordinateur, quelques notes pour rédiger une fiche toute administrative sur «mon parcours»,
« ma situation », cerner mon « profil professionnel », établir mon « diagnostic d’orientation », et me «réorienter» si besoin est. Ayant égaré ma boussole professionnelle il y a fort longtemps, j’ai du être «réorienté» moult fois. Trimballé d’« espace insertion » en Pôle Emploi, en passant par la longue liste des agences à qui l’État délègue la tâche de (re)faire de vous un bon demandeur d’emploi, il n’y a souvent que la couleur des cloisons qui change.

Et quelles que soient les nuances dans le zèle que mettent les « agents d’insertion », les ficelles restent globalement les mêmes: coups de pression, menaces de radiation, passage en
« commission de discipline », diminution de la somme versée chaque mois… Un savant mélange de paternalisme, de condescendance et de culpabilisation, le tout visant à vous faire sentir l’haleine brûlante de l’Institution, le picotement du rappel à l’Ordre et l’ombre du Contrôle au dessus de votre tête. Ces crapules se donnent beaucoup de mal pour nous faire avaler leurs discours moralisateurs, nous rappeler à chaque instant que la société ne finance pas le « droit à la paresse », et que l’État ne donne rien sans contrepartie. C’est l’objet des expérimentations faites dans certains départements où le RSA n’est versé qu’en échange de plusieurs heures de travail bénévole obligatoire (sic).

« On s’est dit que c’était le moment de régler nos comptes avec la mission locale, parce qu’elle nous a jamais proposé de formation de batailles de polochons, de joggeuse sur toits d’immeubles, de stratégie à papier cailloux ciseaux et de toutes ces petites choses qui rendent nos vies improductives et un peu plus palpitantes. A la place, elle nous propose des jeux ennuyants desquels on sort toujours perdant.es, des formations accélérées pour nous jeter dans les arènes du monde du travail. »

[bris de vitre d’une mission locale à Toulouse en février 2017_ IAATA]

Pris dans cet engrenage, on a souvent l’impression d’avoir à faire à une machinerie bien huilée et impersonnelle. Pourtant celle-ci ne fonctionne que parce que plusieurs milliers de personnes participent à la grande broyeuse, cette machine à pressuriser les individus, à les transformer en rouages de l’économie. Sans eux-elles il serait impossible d’isoler, de surveiller et de punir les millions de personnes devant pointer à Pôle Emploi, à la CAF et autres administrations de la survie. Or donc, pas de pitié pour les flics sociaux !

Six années à bouffer de ces rendez-vous, saupoudrés de quelques heures de travail par-ci par-là. Un long chemin à esquiver les sommations et les dispositifs mis en place pour nous acculer à passer nos journées à quémander un quelconque poste à un quelconque employeur pour un quelconque salaire dans une quelconque entreprise.

Malgré la culpabilisation permanente exercée sur les personnes qui ne travaillent pas, il faut rappeler que le chômage n’est pas l’inverse du travail, il n’est que son anti-chambre. Le-la «chômeur-se» d’un jour n’est souvent que le-la travailleur-se d’hier, ou de demain. Les chiffres du chômage sont toujours utilisés pour mettre la pression sur chaque exploité-e potentiel-le, pour le-la forcer à accepter n’importe quel emploi, dans n’importe quelle condition, et quel que soit le salaire. En cela, les allocations ne sont qu’une partie du salaire versé à l’ensemble de ce qu’on nomme «la force de travail». L’État et les capitalistes font et refont leurs comptes: pour eux il est préférable de verser quelques centaines d’euros à plusieurs millions de personnes, plutôt que de compter plusieurs millions de personnes dans la misère la plus noire. Le pouvoir est prêt à payer ce prix pour s’assurer le maintien d’une relative paix sociale (le fameux « revenu universel » discuté ces temps-ci ne changerait pas fondamentalement la donne). Il est tout-à-fait dans son intérêt que le mythe de l’État providence ne s’effondre pas totalement: c’est son principal argument pour se faire accepter: «Voyez comme la Démocratie sait se montrer généreuse !» Dans le même temps il recourt à des moyens bien plus drastiques, expéditifs et sanglants pour maintenir cette paix de cimetière.

Ils veulent nous forcer à employer notre temps à produire ce qui est intéressant pour eux: des marchandises dont la vente engendrera du bénéfice, que ce soit des canons ou des paquets de chips, du travail qui participe à la reproduction de l’ordre social présent, par le contrôle, la surveillance, la répression, l’encadrement.

Soyons irréductibles à leur idéal de formatage: nous ne sommes des prolétaires, des allocataires, des travailleur-ses, des producteurs, des salarié-es, des «collaborateurs» (selon la dernière mode langagière capitaliste) que dans une société régie par le fric et l’exploitation.

Tendons à un autre emploi du temps : œuvrons à la destruction de cette société invivable (re)produite chaque jour par le travail.

Hier, aujourd’hui, demain :
Plutôt ingérables
Qu’agents d’insertion.

N°5 – Ce quartier formidable…

mars 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

Petit matin, en chemin pour le taf, X traverse le marché de la plaine, lorsqu’elle entend des cris. Il lui faut jouer des coudes pour se rapprocher et comprendre ce qui se passe. Une femme au milieu de plusieurs types (quatre « forains ») est bloquée dans ses mouvements par une foule immobile. Ces connards lui parlent mal, la menacent, lui lancent insultes et remarques sexistes dégueulasses. Pourtant isolée au milieu de ces chacals et de leurs complices, elle reste droite, campée sur ses positions. Juste à côté, un « ancien » se fait copieusement humilier par un autre commerçant, qui lui dit qu’il l’a déjà prévenu, qu’il veut plus le voir, que ça fait déjà plusieurs fois qu’il vole des trucs : s’il revient il lui pétera la gueule. Si celle-là est ciblée par les quatre affreux, c’est qu’elle a pris la défense du vieux voleur. Encore plus à la bourre et franchement vénère cette fois, ma pote essaye de trouver des complices pour envoyer chier les forains. En vain. Une des seules réponses qu’elle obtient est « ça fait de l’animation ». De cette anecdote qui mêle violence « de classe », sexisme et connerie ordinaire, et qui rend visible (une fois de plus) la lâcheté mesquine de la foule, il n’y a pas grand chose de joli à retirer. Si quand même: les attitudes de celle qui s’interpose face à ce qui la dégoûte et de X, qui essaye de desserrer l’étau autour d’elle, tente de lui offrir une porte de sortie.

Crève la démagogie… je vais pas te mentir: si je m’identifie à quelqu’un-e ce ne sera ni à ces commerçants, ni aux membres de cette masse silencieuse. Alors qu’ aménageur-euse-s, urbanistes et politicien-nes¹ travaillent à rendre Marseille toujours plus lisse, aseptisée et contrôlable, ce marché ne me fait pas plus rêver qu’un autre. Ne compte pas sur moi pour faire mon beurre sur une hypothétique « identité marseillaise » ou invoquer le mythe d’un quartier « populaire et rebelle » (et de son square miteux et grillagé). Ils sont évidemment traversés par les mêmes rapports de domination (sexisme, racisme…) que l’ensemble de cette société merdique. Heureusement, il n’y a aucun besoin de vanter ce qui existe (et qu’ « on » a pas choisi non plus) pour lutter contre les nouveaux plans du pouvoirs. Les encravaté-es de la SOLEAM (& cie) viennent de présenter leur nouveau plan de réaménagement de la plaine. Certain-es invoquent un « nous » unitaire, qui regrouperait habitant-es du quartier, forain-es, habitué-es de la plaine, et aurait le même intérêt à ce que le quartier reste comme il est actuellement… Si l’on refuse de cacher nos incompatibilités dans ce faux « nous », et de se ranger derrière la bannière des forain-es en lutte, ce n’est pas pour se laisser dégager gentiment par ce nouveau « coup de propre » qui vise à dégager les pauvres et les indésirables toujours plus loin du centre. Pourquoi ne pas multiplier initiatives, assemblées et espaces de lutte autonomes, qui définiraient leurs propres bases et modalités de fonctionnement, sans s’ériger en porte-paroles ni « interlocuteurs » du pouvoir, ou rentrer dans le jeu de la « cogestion » ou de la revendication.

L’enjeu est de taille : dégager toutes celles et ceux qui prétendent gérer les populations et aménager la ville, pour choisir (enfin) par et pour nous-mêmes de quoi nos vies sont faites.
¹Qui inondent le marché de leurs sales gueules en ce moment

N°5 – Flics, violeurs, assassins !

mars 4th, 2017 by feuille d'agitation anarchiste

La colère gronde depuis l’arrestation violente et le viol de Théo par les flics à Aulnay-sous-Bois, début février. Manifestations émeutières, guets-apens et attaques se répandent (sans forcément se reconnaître dans la revendication de « Justice pour Théo »), et montrent que beaucoup se foutent des promesses des politicien-nes comme de la main tendue par l’État aux assos citoyennes (habituelles fossoyeuses de révolte).

Le 11 février, les keufs en faction devant le commissariat de la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois se font caillasser, le commico se fait recouvrir de tags: « Police violeurs » et « nique la police ». Le 12 février aux Ulis (Essonne) le commissariat essuie des jets de cocktails Molotov et de pierres, trois véhicules des flics sont détériorés. Le 11 février, le rassemblement voulu pacifiste devant le tribunal de Bobigny s’avère beaucoup plus intéressant que prévu, lorsqu’une partie des quatre mille manifestant-es présent-es sur place affronte les flics, et se répand en plusieurs cortèges émeutiers qui pillent un franprix , un décathlon, speedy, défoncent banques et commerces, saccagent la gare routière de Bobigny, crament le camion d’RTL et attaquent celui d’Europe 1 (…). Le 16 février, toujours à Bobigny, la centaine de présent-es s’affronte un moment avec les flics qui veulent empêcher un nouveau rassemblement, avant de s’égayer dans la ville. À Paris une manif sauvage d’une centaine de personnes laisse de jolies traces sur son passage (vitrines de banques/agences immobilières défoncées, nombreux tags…). Poulets Grillés dans le Val d’Oise et l’Aisne. Cinq voitures personnelles de flics sont incendiées en quelques jours: deux dans la nuit du 13 au 14 février à Sainte-Geneviève et à Lachapelle-Saint-Pierre devant leurs domiciles respectifs, puis deux autres à Compiègne deux jours plus tard, et une cinquième à Soissons. Mi-février, le commico du 19è (à Paris) se voit décorer d’un gros tag « Vengeance » et a plusieurs de ses vitres trouées.

Au milieu de cette multitude d’attaques anonymes, plusieurs ont été revendiquées: une Jaguar, deux véhicules du FN, un tractopelle Eiffage, un camion JC Decaux, une voiture de COFELY incendié-es, plusieurs DABs cassés ou cramé… Les communiqués trouvés sur internet expriment pour la plupart une solidarité entre révolté-es (avec celles et ceux qui font le choix de l’action directe ces jours-ci) et à plusieurs compagnon-ne-s incarcéré-es à Paris (suite au mouvement contre la loi travail) ou ailleurs (accusées de braquage à Aachen, ou « d’association subversive » en Italie). Parmi les compagnons en taule en région parisienne: Damien, condamné à dix mois de taule et 14 000 euros d’amende pour des bris de vitres (Pôle Emploi, Chambre du Commerce, concessionnaire Jaguar, Franprix) pendant une manif sauvage à Paris le 14 avril dernier… Et Krem, perquisitionné et placé en préventive le 08/02, accusé d’avoir participé au bel incendie d’une voiture de flics quai de Valmy à Paris le 18 mai dernier… (incendie dont sont déjà accusé-es sept autres personnes dont trois croupissent en préventive depuis plusieurs mois)…Aujourd’hui comme hier, il y a toujours autant de raisons de s’attaquer à la police…

Il n’y a pas de bon flic!

Crève la culture du viol et le patriarcat, l’État et le capitalisme !

Solidarité active entre mutiné-es de la prison sociale!