N°6 _ Belles brèves du printemps
Coup de chaud sur le parking ENEDIS. Dans la nuit du 29 au 30 mai à Grenoble, une douzaine de véhicules de l’entreprise Enedis (ex-ERDF) sont volontairement incendiés. Des compteurs-espions Linky aux lignes THT pour diffuser l’énergie nucléaire mortifère, les raisons d’attaquer ces crapules sont nombreuses.
Demain, ‘y a pas école ! Quand les profs ne sont pas malades, il faut bien trouver d’autres trucs pour esquiver les cours. Le 12 mai, un car de ramassage scolaire est entièrement calciné à Toulouse. Le 31 mai à Plan d’Orgon (Bouches-du-Rhône), 13 des 18 bus de ramassage scolaire sont vandalisés : pneus crevés et durites sectionnées.
Bleu nuit ou kaki, les uniformes n’ont pas que des amis… Deux fois dans la même semaine de la fin mai à Corbeil-Essonne, des patrouilles de l’État se sont mangé une pluie de pierres : d’abord les flics, et quelques jours plus tard une voiture de l’opération Sentinelle. A Vitry-sur-Seine, suite à une intervention policière pour stopper des ouvertures sauvages de bouches à incendie dans un quartier, les flics ont récolté une hostilité intense : affrontements jours et nuits, patrouilles attaquées, molotovs lancés dans la cour du commissariat deux jours de suite.
Couper la chique aux politicien-nes. Début mai, le débat entre les deux finalistes de la farce présidentielle n’est pas passé partout. Dans le Morbihan, un câble de fibre optique Orange a été sectionné, stoppant les flux internet, téléphoniques et télévisuels sur plusieurs communes. Le 21 avril, juste avant le premier tour, un local de matériel proche des locaux de la chaîne France3 est incendié à Vanves (Hauts-de-Seine), perturbant les liaisons entre la régie et le plateau de télé, annulant la retransmission de plusieurs JT. Ah ! On respire mieux !
Nuit étoilée. Le 14 mai dernier, un local de la société de construction Eiffage est pris pour cible rue Camille Flammarion à Marseille. Selon un communiqué sorti sur internet, ses vitres ont été brisées et sa façade recouverte de tags : »Smartseille, caméras… parc à bourges ! Crève votre monde aseptisé ! » et « Plutôt vandales que résignés ».
La politique sous la critique du pavé (ou du marteau, ou du briquet…). Les périodes électorales ne riment pas forcément avec soumission, mais peuvent aussi inspirer quelques attaques bien senties. En voici quelques exemples pris «au tas», et loin d’être exhaustifs: à Douarnenez, le local de la République en Marche est défoncé dans la nuit du 27 au 28 mai; à Toulouse, un véhicule de campagne d’En Marche est incendié dans la nuit du 1er juin; à St-Brieuc, la vitrine de la permanence En Marche est défoncée dans la nuit du 25 au 26 mai; à Cherbourg, une vitrine de la permanence FN (déjà attaquée par le passé à la peinture, tags, projectiles, affiches…) est cassée le 19 mai; le 18 mai à Tours, la permanence LR est attaquée, sa vitrine est criblée d’impacts; à Besançon le 1er mai, la vitrine de la permanence LR est pétée à la barre de fer; à Amboise le 29 avril, la permanence d’un candidat-patron étiqueté à droite est fracturée avec une poubelle; à Grenoble le 28 avril, la permanence UDI-LR pétée et taguée; enfin à Orvault le 25 avril, la permanence du FN est attaquée au cocktail molotov.
Vinci dégage, Vinci brûle ! Le 17 mai à Feytiat (banlieue de Limoges), un incendie volontaire ravage des locaux de la compagnie Vinci, déjà visée en septembre dernier, lorsque trois véhicules de chantier étaient partis en fumée au même endroit, et aussi en janvier 2016 quand pas moins de sept camions d’Eurovia (filiale de Vinci) avaient été cramés à côté de Limoges.
Le capitalisme vert mange la poussière. Le 20 mai dernier à Grandfontaine-sur-Creuse (Doubs), une personne coupe les câbles qui soutiennent un mât de 100 mètres destiné à mesurer le vent en vue de l’installation d’un parc d’hélices éoliennes.
Crever les yeux de l’État. Une caméra de surveillance récemment installée à Aulnay-sous-Bois après le viol de Théo par les flics, ne fait pas l’unanimité. Par deux fois à la fin du mois de mai, des inconnus se sont attaqués à elle en sciant le poteau qui la porte, des affrontements accueillant l’arrivée des keufs sur place. La même méthode a été simultanément testée avec succès à Epinay (Seine-saint-Denis). A Reims, début juin, deux des caméras du quartier Orgeval sont détruites à coup de marteau.
Murs bavards… les murs de la cathédrale St Jean (Besançon) étaient moins tristes qu’à l’ordinaire mi-juin « Nos vies, nos corps nous appartiennent » et » à bas la charité, vive la solidarité! »
A l’assaut du centre de rétention (et de ses constructeurs) ! Depuis quelques temps à Bâle (Suisse), les travaux visant à agrandir un centre de rétention ne se passent pas dans l’indifférence. De multiples attaques visent les participants à cette horreur : des locaux de la Douane et de la compagnie ferroviaire (qui participent aux arrestations et aux expulsions) ont été vandalisés, des entreprises impliquées dans la construction (dont des listes ont été publiées) ont vu leurs véhicules être incendiés et sabotés, leurs bureaux attaqués et tagués, des feux ont été déclenchés à l’intérieur même de la zone de chantier, des locaux de partis politiques (tous impliqués dans la gestion des personnes migrantes) ont aussi été visités.